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Le Coeur Cousu

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Titre : Le Coeur Cousu

Auteur : Carole Martinez

Edition : Folio

Parution : 5 mars 2009

Pages : 448

 

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« L’encre m’est venue quand il n’y a plus eu de larmes. »

Après avoir décidé de libérer sa sœur de son serment et de ne pas chercher de mari, Soledad ouvre enfin la boite que lui ont remis ses sœurs à sa puberté. Cette boite que les femmes de sa famille se transmettent au moment de leurs premières règles, passage obligatoire pour devenir une femme. Cette boite qu’elles doivent ensuite attendre neuf mois, le temps d’une gestation, avant de pouvoir l’ouvrir. Cette boite qui renferme un talent différent pour chacune d’elle, talent qui peut s’avérer être un poids. Cette boite dans laquelle Soledad trouve un cahier et un stylo. Après avoir séché ses larmes, dues à la renonciation, à l’acceptation de sa solitude, signification de son prénom, Soledad se met à écrire. Elle écrit son histoire, l’histoire de sa venue au monde et surtout l’histoire de cette mère qu’elle a à peine connue et de cette famille si présente autour d’elle.

Je suis assez mitigée sur ce livre. J’ai du mal à avoir un avis clair et défini. Carole Martinez m’a un peu perdue entre la jeune fille qui raconte et sa mère véritable héroine de l’histoire. Elle m’a perdue entre la réalité et la magie. C’était certainement son but, nous perdre, mais du coup, j’ai du mal à savoir si dans son ensemble j’ai apprécié ou non le livre.

J’ai beaucoup aimé le début. On suit Frasquita, la mère de Soledad, alors qu’elle n’est qu’une enfant qui devient femme. Ce passage, de la fille à la femme, est mis en valeur d’une façon qui m’a beaucoup plu, rappelant l’incompréhension de l’évènement et l’opposition à ce passage que vivent beaucoup de jeunes filles.

La suite est beaucoup plus décevante. Certes, elle se lit facilement et rapidement, reste intéressante. Mais j’ai beaucoup de mal avec les personnages qui subissent la vie sans essayer de se battre. C’est le cas de Frasquita. Elle a pourtant tout pour réussir, pour mener une belle vie. La boite s’est ouverte lui offrant une aiguille et du fil, lui montrant la voix vers la couture. Mais après son incroyable cœur de vierge et sa robe de mariée, Frasquita range son aiguille. Plus exactement, elle la range lorsqu’elle tombe enceinte. L’auteur présente cela comme un choix, un choix de consacrer son temps à cette vie qui se développe en elle. J’ai trouvé ça très beau au début et puis ça s’essouffle pour ne devenir qu’une soumission à la vie, à sa condition de mère et aux caprices de son mari, ce qui  m’a révoltée.

Lorsque la mère s’efface enfin, pour laisser la place à ses enfants, à ses filles en particulier, l’histoire retrouve son intérêt, car toutes les filles se battent pour vivre, pour survivre face aux épreuves qu’elles doivent surmonter. Les filles se battent, ensemble, comme une seule unité, pour faire face à leur mère et aux blessures qu’elle a créé en elles. Il y a un élément qui m’a particulièrement touchée, c’est la complémentarité de ces enfants qui vivent ensemble. Cela est particulièrement bien montré avec les descriptions des relations amoureuses des filles. Ces relations sont très intéressantes. Elles différent toutes, nous montrant différentes façon d’aimer, toutes valables, correspondant toutes au caractère de l’une des filles. On découvre donc l’amour raison d’Anita, ainsi que l’amour passion de Clara en passant par l’amour interdit d’Angela. J’ai adoré ces différences, ces découvertes. On se reconnaît dans certains amours, en admire d’autres.

En définitive, Le cœur cousu est plein de bon éléments. Les réflexions qu’il porte sont également très intéressantes, notamment celle sur le poids de la famille, de la tradition, du déterminisme. Il est seulement dommage que Frasquita ne montre pas un peu plus de volonté de vivre, de se battre.

Makina

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Captive

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Titre : Captive (Alias Grace)

Développement : Mary Harron

Diffusion : CBC, Netflix

Parution : 25 septembre 2017

Nombre de saisons : 1

Durée de l’épisode : 45 minutes

Acteurs : Sarah Gadon, Edward Holcroft…

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Adaptation d’un roman de Margaret Atwood, Captive nous propulse dans le Canada du XIXe siècle sur les traces d’une ancienne servante, Grace Marks, emprisonnée pour le meutre de son employeur et de sa gouvernante. Un éminent psychiatre américain, le Dr Simon Jordan, se met au défi de trouver les raisons de l’acte de Grace. Son geste était-il du à une maladie mentale ou était-il délibéré ? Le Dr Simon Jordan n’est pas le premier à s’attaquer au cas de Grace, mais il propose une nouvelle méthode dont on espère le succès. La série nous plonge alors dans le passé de Grace, de son enfance au meurtre, en suivant les questions que lui pose le Dr Jordan.

Cette série a été un vrai régal. Je l’ai commencé par hasard en cherchant quelque chose à regarder avec mon copain et je n’ai pas pu m’arrêter. Je me suis plongée dedans à une vitesse phénoménale pour ne plus en ressortir.

La série nous fait vivre le récit que fait Grace Marks au Dr Jordan de sa vie, de façon à lui permettre de comprendre si elle est réellement coupable ou non du crime pour lequel elle a été condamnée. On se retrouve donc dans la peau du Dr Jordan à l’écouter, faisant attention à chacun de ses mots pour se faire sa propre idée. On essaie de mener notre propre enquête, de déméler le vrai du faux. D’autant plus que nous avons le privilège d’entendre certaines pensées de Grace. On se dit donc que l’on a un peu plus d’informations que le Dr Jordan, que l’on est plus prés de la vérité que lui, que seuls, nous, pouvons élucider ce mystère. Mais l‘on se trompe.

Comme le Dr Jordan, nous tombons assez rapidement sous le charme de Grace. Elle nous envoute, par sa voix, son physique d’ange à qui l’on donnerait le bon Dieu sans confession. Mais surtout, par la sincérité qui semble se dégager de son récit. Grace devient proche de nous, on a l’impression de pouvoir la comprendre, la saisir. Mais elle ne se dévoile jamais entièrement, nous échappe sans cesse. Elle reste insaisissable, gardant toujours cette part de mystère qui fait tout son charme, qui nous pousse à revenir encore et toujours vers elle, telle une Shéhérazade du XIXe siècle. Grace nous charme comme elle charme le Dr. Jordan. On comprend alors l’attachement qu’il a pour elle, attachement qui se transforme en désir. Désir qu’il ne peut assouvir, mais qui le consumme, le rend inefficace dans son travail. Alors qu’elle est prisonnière face à un médecin, figure d’autorité, Grace réussit à reprendre le contrôle. Elle maitrise tout, on le sait parfaitement. Pourtant on a envie de croire à son innocence. Toute l’ambiguité du personnage est là et c’est ce qui fait l’incroyable force de la série.

En définitive, Captive est une série prenante et surprenante, dans lesquels les rôles se retrouvent inversés. C’est Grace qui est en prison, c’est elle la captive. Mais elle réussi à nous captiver, nous spectateur et Dr Jordan, comme si elle redevenait libre en nous emprisonnant, nous liant à elle.

Makina

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Voldemort : Origins of the Heir

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Titre : Voldemort : Origins of the Heir

Réalisateur : Gianmaria Pezzato

Date de sortie :  13 janvier 2018

Durée : 53 minutes

Nationalité : Italie

Acteurs : Stefano Rossi, Maddalena Orcali…

3-notation

« Enemies of the heir, beware »

Phrase rituelle de Tom Jédusor dans le fan film Voldemort : Origins of the Heir, elle nous montre la volonté de Tom de se placer comme l’héritier de Salazar Serpantard, le fondateur de la maison de Poudlard du même nom. Voldemort : Origins of the Heir nous emmène en URSS, en pleine guerre froide, alors que Grisha se fait arrêter par des aurores soviétiques. On apprend plus tard qu’elle tentait de dérober un objet dans leurs locaux. On suit alors son interrogatoire qui nous plonge dans ses souvenirs et son lien avec Tom.

J’ai beaucoup hésité avant de regarder ce film. Si j’aime beaucoup l’idée de laisser aux fans la possibilité de tourner des choses comme cela, et d’inventer autour de l’histoire, j’avais peur de ce qu’ils pouvaient imaginer. D’autant que Tom Jédusor est le personnage qui me fascine le plus dans Harry Potter. Je me suis donc toujours posée la question de savoir comment il en était arrivé là, comment et pourquoi il était devenu Voldemort, comment il avait vécu son passage à Poudlard. Les livres et les films donnent quelques réponses, juste assez pour me mettre l’eau à la bouche. J’ai donc développé ma propre théorie sur la vie de Tom. Il me paraissait donc difficile d’apprécier un film qui donne une vision différente de la mienne, mais ça m’intéressait.

La qualité est la première chose qui m’a impressionnée. Les effets spéciaux sont très bien fait, les personnages sont beaux, charismatiques. La caméra, très habile, montre rapidement les décors que l’on connait, ne nous laissant pas le temps de faire la différence avec  »les vrais », permettant simplement de nous plonger dans l’ambiance. Le seul problème au niveau technique a été pour moi le léger décalage entre les voix et le mouvement des lèvres, mais rien de dramatique.

Leur idée pour l’histoire n’est pas mauvaise. Elle est même intéressante. Le modèle de l’interrogatoire permet d’aller vite, par petites touches dans les souvenirs. Il me semble parfait pour un film court à petit budget comme c’est le cas ici. Je trouve donc ce choix très intelligent. Mais il a forcément des désavantages. On ne plonge pas complètement dans la partie qui nous intéresse, qui m’intéresse : le passé de Tom. On est un peu trop souvent avec Grisha dans la salle d’interrogatoire. Au point que Grisha en devient le personnage principal. Tom n’est pas si présent que cela. Il est certes le centre de l’histoire, mais on le voit peu, l’entend peu et finalement on en apprend peu sur lui. C’est ce qui m’a le plus posé problème.

En ce qui concerne l’idée de rassembler les quatres héritiers des fondateurs, j’ai trouvé cela pertinent et intelligent. Il semble logique que Tom n’ait pu s’entendre qu’avec des personnes ayant un sang aussi pur que le sien. En même temps, je ne vois pas Tom dans un groupe. Il ne peut pas en faire partie. Le film montre bien que malgré tout il reste à l’écart. Mais ce n’est pas assez pour moi.

La relation entre Tom et Grisha est également problématique pour moi. Elle est pourtant plutôt bien faite et correspond bien au caractère des deux personnages : Tom entretient l’espoir et l’amour de Grisha sans jamais aller vers elle, en la blessant inlassablement (du moins c’est comme cela que je le vois). Oui, Tom est tout à fait capable de cela. Dans mon imaginaire, il est celui qui a besoin d’amour mais le rejettera sans cesse, ne l’utilisera que comme un moyen d’affermir son emprise sur les autres. C’est un peu ce qu’il fait avec Grisha. Sauf qu’une Griffondor, descendante de Godric Griffondor, ne peut pas se laisser prendre à ce jeu pour moi. Que Tom fascine des sang pur, des serpantard, oui. Mais pas l’incarnation du courage, de la bravoure. Cette obsession de Grisha pour lui rend son personnage un peu idiot. On retrouve la jeune fille aveugle, ou pire, qui voit les choses mais ne fait rien pour les changer. Si il y a bien un endroit où je ne voulais pas voir ce type de personnage, c’est dans Harry Potter.

En définitive, The origin of the heir est une excellente initiative des fan. Leur vision des choses est intéressante, ils se sont très bien débrouillés avec les moyens qu’ils avaient. Mais le film reste un fan film, loin d’être à la hauteur des histoires de J.K Rowling ou même des autres films.

Makina

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Un goût de cannelle et d’espoir

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Titre : Un goût de cannelle et d’espoir

Auteur : Sarah McCoy

Edition : Pocket

Parution : 2 avril 2015

Pages : 512

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« Tu ne peux pas obliger quelqu’un à croire à ta vérité, pas plus que tu ne peux forcer le pardon. Nous ne sommes responsables que de nous-mêmes. »

Le pardon. C’est la notion autour de laquelle tourne le roman de Sarah McCoy : Un goût de cannelle et d’espoir. Reba, jeune journaliste américaine, doit pour sa chronique de Noël interviewer la propriétaire de la boulangerie allemande de la ville : Elsie Schmidt. Alors, qu’elle ne veut que des informations sur la façon dont les allemands fêtent Noël, elle se retrouve dans une discussion sur la seconde guerre mondiale. Elsie a vécu toute la guerre en Allemagne, tentant de faire survivre sa famille et la boulangerie qu’elle tient. Elle n’est qu’une adolescente lorsque la guerre éclate, une enfant quand Hitler arrive au pouvoir. Or, comme la majortié des allemands, sa famille croit en Hitler, elle participe donc à tous les mouvements nazis, ne se rendant pas compte des problèmes que cela pose.

Ce roman est très intéressant. Il nous plonge dans une vision que l’on connait peu : celle des allemands pendant la guerre. On a eu tendance pendant longtemps, à les considérer comme tous responsables ou complices. Sarah McCoy nous offre un nouveau point de vue. Peut-on réellement tous les condamner ? Certes, ils savaient des choses. Mais ils n’étaient pas au courant de tout et surtout, leur vie était autant en danger que celle des autres.

Sarah McCoy illustre parfaitement, dans son roman, les mécanismes d’un régime totalitaire, un régime qui prend la totalité de la vie des individus, les gouvernant par la peur, les empêchant de réfléchir aux conséquences de leurs actes. Ce n’est que confronté à la situation : laisser mourir un juif, ou le recueillir en mettant sa famille en danger, que Elsie se rend compte de la réalité du régime. L’auteur nous le montre dans le dilemme qu’elle propose à Elsie. On suit l’évolution des pensées de la jeune fille devant la situation. Si elle commence par ne pas vouloir l’aider, par peur, par croyance qu’il n’est pas  »humain », elle choisit de le sauver, ne suivant que son cœur et la culpabilité énorme qui l’aurait étreinte si elle ne l’avait pas fait. Elle le recueille pour ne pas devenir une meurtrière. Elle le recueille parce qu’elle se rend compte de l’humanité de la personne qu’elle a en face d’elle, contrairement à ce que le régime veut lui faire croire.

J’ai eu plus de mal avec la partie du roman fixée sur Reba. Je n’arrivais pas à voir où l’auteur voulait en venir, d’autant que le reste était tellement intéressant. Je me suis assez largement ennuyée pendant les passages en Amérique. Je ne trouve pas Reba très intéressante, ni particulièrement originale. C’est une jeune fille assez classique qui a du mal à s’engager à cause de traumatismes qu’elle a subit dans sa jeunesse. Si ces traumatismes auraient pu être intéressants, ils ne sont pas poussés à bout. Ils semblent donc assez superficiels par rapport au reste de l’histoire.

Mais la particularité du livre réside pour moi dans le vocabulaire utilisé par l’auteur. Elle choisit volontairement de tourner son livre autour d’une boulangerie, autour du sucre, de la nourriture. Jamais elle ne lâche ce fil rouge. Ainsi, les descriptions, que ce soit celles des lieux ou des personnes, contiennent souvent cette petite touche sucrée. Il y a toujours un aspect en rapport avec la nourriture, ce qui va parfaitement à ses personnages. Particulièrement à Elsie, qui en bonne boulangère, voit le monde, l’explique, le décrit, comme un gâteau. J’ai trouvé ça très original et très bien fait.

En définitive, Un goût de cannelle et d’espoir est un roman délicieux. Malgré une partie qui m’a un peu ennuyée, le fond et la forme sont très intéressants, rafraichissants.

Makina

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Reign

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Titre : Reign

Développement : Laurie McCarthy et Stephanie Sengupta

Diffusion : The CW

Parution : 17 octobre 2013

Nombre de saisons : 4

Durée de l’épisode : 42 minutes

Acteurs : Adelaide Kaine, Torrance Coombs, Megan Follows, Toby Regbo…

 

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« Long may she reigns »

C’est ainsi que se termine le générique de la série Reign qui met en scène Mary Stuart lors de son retour en France en vue de son mariage avec le dauphin : François, futur François II. Alors qu’elle pensait être accueillie en grande pompe par la Cour de France, l’accueil est plutot froid et la Cour assez hostile, ce que Mary ne comprend pas. Reign nous plonge dans les intrigues de la Cour de France du XVIe siècle en nous permettant de retrouver les personnages historiques que l’on a souvent vu dans nos cours comme la terrible de Catherine de Medicis et son physicien Nostradamus.

Férue d’histoire, Reign m’a desuite attirée. La série comprend, à première vue, tout ce que j’adore : une réalité historique, de belles robes, des chateaux, des princesses et des mystères. Malheureusement, j’ai rapidement déchantée.

Si la saison 1 est plutôt entrainante, voir passionnante, le reste est beaucoup moins bon. J’avais beaucoup aimé l’idée de découvrir Mary Stuart et cette époque de l’histoire de France. Les personnages me semblaient assez réalistes, notamment Catherine de Médicis. Le triangle amoureux était assez discret au début et plutôt bien fait. Les deux personnages masculins : François et Bash étant tous les deux attirants et séduisants, j’aimais bien les voir aux côtés de Mary. J’aimais aussi beaucoup l’intrigue, savoir si Mary allait pouvoir oui ou non épouser François et même si avec l’Histoire je connaissais la réponse, j’ai réussi à entrer sans problème dans le suspens de l’intrigue.

Mais rapidement, l’histoire s’éloigne de la réalité historique et elle s’en éloigne beaucoup trop pour moi. Jusqu’à la fin de la saison 2 ça allait. Je trouvais la série un peu longue mais les intrigues s’enchainaient, il y avait un vrai suspens. La saison 2 nous montre le côté un peu plus politique de l’époque et de ce que c’est que de diriger la France en étant marié à la reine d’Ecosse qui a ses propres préoccupations et intérêts politiques qui ne sont pas toujours en accord avec ceux de la France. J’ai beaucoup aimé les problèmes de succession avec l’Angleterre. Mais à partir du moment où Condé entre dans l’histoire, rien ne va plus pour moi. C’était pourtant un personnage intéressant au début. Mais il est tellement impossible qu’il ait eu une liaison avec Mary ! Le pire a été la séparation entre Mary et François. Je n’ai pas supporté ce désamour de Marie pour François que je trouvais mal justifié. Au final, j’ai attendu pendant toute la saison 2 que François meurt pour que les choses avancent enfin dans le bon sens.

Les saisons suivantes ne m’ont pas plus plu. Je les ai regardé car je voulais absolument connaitre la fin. Je voulais surtout voir comment ils allaient mettre en scène la mort de Mary. Mais j’avais hâte que ça se termine. Mary m’a profondément énervée dans les saisons suivantes, elle est prévisible, on sait parfaitement quand elle va prendre la bonne ou la mauvaise décision. Le personnage qui sort un peu du lot est Elisabeth. J’ai bien aimé découvrir la Reine Vierge et sa poigne incroyable. Mais comme pour les autres, je lui reproche un manque d’authenticité historique. A aucun moment je n’ai réussi à croire que j’étais réellement au XVIe siècle en Angleterre ou en France d’ailleurs.

En définitive, Reign était une super idée, très bien partie qui s’est un peu trop rapidement essoufflée. Une fois que l’on comprend comment fonctionne les personnages, l’intrigue perd de son intérêt et sa non vraisemblance historique me pose beaucoup de problèmes.

Makina

 

Délires Lunaires·Un Petit Bout de Moi...

Un Petit Bout de Moi #6 : Romance

La Saint-Valentin ! Dans deux jours, les amoureux retrouvent la journée de l’année qui leur ai consacré. Cette journée est synonyme d’amour, de roses rouges, de chocolats et de toutes ces choses assez nian-nian qui font tout de même rêver les jeunes filles. La Saint-Valentin, c’est cette journée que l’on appréhende lorsque l’on est célibataire, mais que l’on attend lorsque l’on est amoureux. Si je ne suis pas particulièrement fan de ce genre de fête, que je trouve plus commerciale qu’autre chose, qui manque de sens pour moi, j’admets l’attendre tous les ans que je sois en couple ou non. Je voulais donc la marquer sur ce blog et dédié un article au genre littéraire qui la consacre : la romance.

 

☆ Livre

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Le choix du livre pour représenter la romance est un choix particulièrement difficile. C’est un genre que j’adore. J’ai donc lu énormément de bouquin appartenant à ce genre. J’ai décidé d’aller pour la provocation avec 50 nuances de Grey, d’autant que le film sort mercredi. L’histoire entre Ana et Christian m’a emportée, j’y ai cru du début à la fin. Je suis même tombée amoureuse de Christian qui a le don de me faire rêver. Toute sa personnalité me fait rêver, y compris, voir surtout, ses défauts.

 

 

 

☆ Manga

81ZGotzpCULContrairement au choix du livre, le choix de ce manga fut assez évident pour moi. Nana est l’incarnation du shojo, c’est d’ailleurs le plus connu. Non seulement la série représente parfaitement ce genre, mais elle est en plus une de mes préférée. Nana a le don de me prendre aux tripes à chaque fois que je le lis. J’aime tous les personnages qui me touchent tous à leur manière. Adolescente, lors de ma première lecture, c’est Nana Ozaki que j’aimais le plus. Je la trouvais forte, déterminée à réussir. Alors que Nana Komatsu est assez inacceptable pour une jeune fille, voir incompréhensible. Je n’ai réussi à l’aimer que lors de ma deuxième lecture il y a un an. Finalement, c’est elle que je trouve plus intéressante, parce qu’elle est pleine de contradictions que beaucoup de filles ont. Au niveau de la romance, c’est le couple Nana et Ren qui m’a profondément touchée. J’ai aimé ce besoin qu’ils ont d’enfermer l’autre, de se l’attacher, même si c’est malsain.

 

☆ Série

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Romance veut dire pour moi drama. Petit détour par la Corée du Sud donc avec ce drama. It’s Okay that’s love ne se contente pas d’une histoire d’amour nian-nian qui fait envie. Il va plus loin, intégrant le problème de la schizophrénie et posant des questions fondamentales sur ce qu’est qu’aimer et de quoi l’amour est capable, où en sont les limites.

 

 

☆ Film 

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J’ai du voir Pearl Harbor une bonne cinquantaine de fois. A chaque fois, je me plonge avec délice dans cette histoire d’amour entre un pilote américain et une infirmière pendant la deuxième guerre mondiale. Ce film m’apporte donc non seulement une histoire d’amour qui me laisse rêveuse mais aussi un fond historique qui est l’attaque des japonais de la base américaine de Pearl Harbor. C’est également de la faute de ce film si j’ai une aussi grande attirance pour l’armée, ou plutôt pour l’uniforme et les hommes qui le portent…

 

 

 

☆ Musique

J’ai à nouveau beaucoup hésité pour la musique. Ayant fait dans la provocation pour le livre, j’ai choisi la douceur et le mièvre ici avec Je te promets de Johnny Hallyday. J’ai rêvé et rêve encore d’entendre tous ces mots. J’aime particulièrement dans cette chanson le moment du retour à la réalité, où l’on se rend compte que tout cela ne sera peut être pas possible pour tout une vie mais que l’on peut au moins l’avoir pour une nuit.

 

☆ Mon avis

La romance reste, encore aujourd’hui, à ma grande surprise, le genre littéraire que je lis le plus. Ce n’est pourtant pas le genre que je préfère. Mais j’y reviens toujours. J’ai besoin d’y revenir, par période,  parce qu’une bonne romance est ce qui m’emporte le plus facilement. J’ai besoin de me mettre à la place d’une personne qui aime et qui est aimé.

La romance est complètement synonyme de rêve pour moi, un rêve dont j’ai besoin. Mais c’est un rêve ancré dans la réalité, dans le monde que l’on connait. C’est ce qui le rend particulier, parce qu’il en devient possible. Tomber amoureux est possible, tout comme être aimé. Ce rêve est à la fois plus facile à atteindre, à imaginer, parce que l’on s’y projette plus rapidement, mais il peut aussi être parfois un peu trop terre à terre. Sauf lorsque l’histoire d’amour nous décolle, nous emporte, nous fait partir beaucoup plus loin. Eleanor & Park ou 50 Nuances de Grey par exemple m’a fait vivre cela.

En écrivant cet article, je me rends compte de l’importance de ce genre pour moi et je me demande pourquoi. Pourquoi ai-je autant besoin de lire des histoires d’amour ? La première réponse qui me vient à l’esprit est : parce que l’amour est central. Il est pour moi le centre de l’existence de l’homme, ce qui lui donne non seulement du sens, mais de la beauté. Surtout, il est le centre de ma vie. Il est ma recherche constante. Pas ma recherche dans le sens de trouver l’homme parfait pour accompagner ma vie. Non. L’Amour est plus qu’un conjoint, plus qu’un amoureux ou qu’un couple. L’Amour parcourt nos relations à l’autre. Il les définit. On aime nos familles, nos amis, nos enfants et pas seulement la personne qui accompagne notre vie. Quelle est la différence entre tous ces amours ? Est ce la même chose ? Est ce le même sentiment, le même lien ?  C’est ce que je cherche, ce mystère qu’est l’Amour. Qu’est ce que l’Amour ? Comment peut-on le définir ? Certains parlent d’un sentiment, le sentiment amoureux. Mais je n’aime pas beaucoup cette définition. Un sentiment, ça vient, ça part, ça disparait, ça revient. Ce n’est pas le cas de l’Amour. On n’arrête pas d’aimer, jamais. Le meilleur exemple pour moi est celui de nos parents.  Pour la plupart, on n’arrête jamais d’aimer nos parents, même lorsque l’on se dispute avec eux. On est lié à eux par l’Amour, par cet Amour indéfectible qui fait que, quoi qu’il se passe, ce lien restera.

C’est d’ailleurs l’idée sur laquelle repose ma conception du mariage. C’est un lien, un engagement, un choix que l’on fait jusqu’à notre mort. Le choix d’aimer une autre personne. Vous comprendrez donc que dans ma conception des choses, le divorce n’est pas une option… Parce que si l’on aime vraiment, il n’est pas nécessaire. Ce qui ne veut pas dire que je suis contre. Non. On a le droit de se tromper et le divorce est une réelle avancée. Mais j’aime l’idée que le mariage est un engagement qui ne doit pas être dissous, parce que l’Amour ne peut pas l’être.

Parce que l’Amour n’est pas terrestre. Il ne peut pas l’être. C’est pour ça qu’il est insaisissable, que l’on n’arrive pas à le définir. L’Amour se vit. Il se vit chaque jour, dans notre regard, nos paroles, tous nos contacts avec les autres. Oui, il fait mal parfois, mais c’est lui qui nous aide à nous relever lorsque l’on tombe.

L’Amour est ce qui m’a portée jusqu’ici. L’Amour est ce qui a pansé mes blessures, qui m’a poussée à continuer. L’Amour est ce qui donne du sens à ma vie. L’Amour est ce qui me donne envie de vivre.

Je finirai par une citation de Marianne Chaillan dans son exceptionnel ouvrage Harry Potter à l’école de la philosophie :

« La vie est comme une étoffe tissée de deux fils : souffrance et amour. Et l’amour justement donne des raisons de vivre ». 

 

Joyeuse Saint-Valentin à tous.

Gâtés lunaires d345060096b0e4d0b57d7a841211ed57Makina 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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L’héritière

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Titre : L’héritière

Auteur : Melinda Salisbury

Edition : Gallimard jeunesse

Parution : 17 avril 2015

Pages : 336

 

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« I’m the perfect weapon. I kill with a single touch »

« Je suis l’arme parfaite. Je tue rien qu’en vous touchant. »

C’est comme ça que tout le royaume de Loremere voit Twylla, jeune fille aux longs cheveux roux bouclés et aux yeux verts qui font d’elle la nouvelle Daunen incarnée, fille du Dieu du jour et de la déesse de la nuit, chargée d’apporter l’espoir et la justice au royaume. Adoptée par la famille royale grâce à ses dons, Twylla est la seule personne pouvant boire un poison mortel : l’aubemorte, et y survivre. Mais en contrepartie, son toucher est mortel pour toute personne hormis la famille royale, protégée par les Dieux. Elle est ainsi promise au jeune prince jusqu’à ce que l’arrivée d’un nouveau garde change sa vision des choses.

L’héritière est un livre que j’ai beaucoup apprécié. J’ai particulièrement aimé le concept de la veuve noire qui survit au poison mais ne peux pas être touché, comme quoi une bénédiction des Dieux peut cacher une malédiction. Twylla est assez attachante, c’est elle que l’on suit avec ses questionnements, ses doutes et ses convictions. Le personnage est sympa mais il est assez classique de la jeune fille qui grandit en découvrant ce qu’est l’amour et en se révoltant contre les adultes qui lui ont menti. Seule sa malédiction la rend un peu spéciale. Lief, son garde, personnage principal masculin, est lui aussi assez classique. Il représente le sauveur de la dame, son protecteur aussi, celui prêt à tout abandonner pour elle. On comprend très vite ce qu’il va se passer entre les deux. L’histoire d’amour est donc assez prévisible et les signes plutôt évidents. On retrouve également une méchante belle mère reine pas très originale, prête à tout pour garder le pouvoir, à la cruauté sans borne et n’aimant que son fils, reflet d’elle et de son pouvoir. Les personnages ne transportent pas vraiment. Ils sont classiques, ni décevant, ni surprenant. Il est facile d’anticiper leurs actions ce qui fait perdre beaucoup au niveau du suspens.

La différence du livre et ce qui fait sa valeur, c’est le monde autour. Melinda Salisbury a créé un nouveau monde cohérent et intéressant. On y trouve la confrontation entre deux modèles de société et de régime politique. D’un coté, Lormere qui est un royaume sorti tout droit de l’époque moderne (1492-1789 ), face à une démocratie assez ressemblante à celles que l’on connait de notre temps. On a donc une monarchie assez en retard au niveau de la science et de la médicine, avec une croyance religieuse très forte. L’importance du religieux est d’ailleurs expliqué dans le livre par le besoin de légitimer la monarchie. Melinda Salisbury ne le voit que comme une histoire inventée à cette fin, ainsi, les gouvernants se permettent même de rajouter ou adapter une légende religieuse lorsque la situation devient plus difficile pour eux et cela leur permet de garder le pouvoir.

Au contraire, à l’intérieure de la démocratie, la religion aurait disparu petit à petit avec la monarchie et le développement de la science. Cette interprétation de la religion m’a parut très intéressante. Si l’on regarde l’histoire, il est en effet vrai que les monarchies ont souvent eu besoin de la religion pour légitimer leur pouvoir, c’est notamment le cas en France. Mais en même temps, la religion n’a pas disparu dans les démocratie, elle est juste détachée de l’État et n’est donc plus obligatoire. C’est là qu’intervient la science dans le livre. Mais même dans nos sociétés imprégnées de technologie et de progrés, la religion reste. Elle est même souvent au cœur des débats. Ainsi, je ne pense pas que la science puisse faire disparaître la religion. On pourrait d’ailleurs voir la science comme une nouvelle religion. Tout dépend de la définition que l’on y met. En ce sens, l’analyse de Melinda Salisbury me semble un peu simplète. L’idée est intéressante mais limitée.

En définitive, L’héritière est un livre plutot sympa, facile d’approche et intéressant. Mais il manque d’originalité, d’innovation ce qui enlève le suspens et nous laisse sur notre fin.

Makina

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La Guerre des Duchesses

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Titre : La Guerre des Duchesses

Auteur : Juliette Benzoni

Edition : Pocket

Parution : 20 mars 2014 (T1), 17 avril 2014 (T2)

Pages : 432 (T1), 432 (T2)

 

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«  Je n’y vois aucun inconvénient, mais écoutez bien ceci car je ne le répèterai pas :moi aussi, un jour, je serais duchesse……et peut-être même princesse ! »

C’est le pari et la promesse que se fait Isabelle face à sa cousine Anne-Geneviève de Condé. Cousine pauvre de la noble famille des Montmorency, Isabelle n’a pas connu son père, exécuté alors qu’elle n’avait qu’un an à cause d’un duel. Confiée avec son frère à sa tante, la Princesse de Condé, Isabelle a toujours vécu avec ses cousins sans pourtant leur être jamais pleinement égale. Elle fréquente pourtant les salons parisiens, la Cour de Louis XIII comme les Condé, mais elle ne possède rien. Pas de titre, pas de dot, elle n’a pour elle que sa beauté et son intelligence. Deux atouts qu’elle va utiliser afin d’honorer le pari passé avec sa cousine et se faire une place dans la cruelle aristocratie française du XVIIe siècle.

Grande fan des romans de Juliette Benzoni, j’avais envie de la retrouver pendant mes vacances et de me détendre avec ses romances historiques. Je savais que Juliette Benzoni réussirait à me faire partir dans un autre monde, monde que j’adore et que je rêverais de connaître, dans lequel j’aimerais vivre. Je me suis donc facilement laissée emporter dans l’histoire que me proposait l’auteur.

Le point fort de cette série est pour moi son personnage principal. Isabelle est attachante. Elle est tellement forte. C’est une battante, une vraie qui ne se laisse diriger par personne, même l’amour de sa vie n’aura aucune prise sur ses décisions. Elle fait ce qu’elle pense être juste et ne se laisse jamais distraire. Elle va vers son idéal sans jamais faire marche arrière, sans jamais hésiter. J’ai adoré ça. J’ai adoré qu’une femme à ce siècle là, prenne sa vie en main de cette façon. C’est ce que l’on devrait faire, tous, homme ou femme. C’est ce que j’essaie de faire tous les jours. Isabelle transmet cela, elle transmet sa force, sa volonté de vivre selon ses propres règles.

J’ai également beaucoup apprécié la trame historique du roman. Tout se passe sur fond de Fronde, de révolte des nobles contre les deux cardinaux qui ont gouverné la France. Je connaissais moins cette période de l’Histoire que celle qui arrive après, soit le règne de Louis XIV et j’ai adoré entrer dans la Fronde de cette façon, avoir à la fois les arguments des princes frondeurs et des aristocrates fidèles à leur gouvernement, à leur roi. Cette Fronde ajoute un dynamisme, un piquant très agréable à l’histoire. Elle permet également de retrouver des personnages que l’on connait, les ayant vu dans d’autres livres, films ou séries, voir les ayant étudié en cours d’Histoire. De même, les lieux où se passe l’action sont connus. Ce sont les châteaux que l’on a l’habitude de visiter pendant nos vacances, ce qui est d’autant plus prenant car on connait les décors, on y ajoute simplement de l’activité. C’est le cas par exemple du Louvres qui retrouve dans ce roman son statut de château royal et non pas de musée.

En définitive, la Guerre des Duchesses est une très bonne série. Absolument pas prise de tête, les deux romans qui la composent permettent de s’évader à la suite d’une femme déterminée à mener sa vie comme elle l’entend. Elle n’est emplie que d’éléments qui me plaisent et me redonnent le sourire.

Makina

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Une Forme de Vie

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Titre : Une Forme de Vie

Auteur : Amélie Nothomb

Edition : Le Livre de Poche

Parution : 11 janvier 2012

Pages : 128

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« De toutes les drogues, la bouffe est la plus nocive et la plus addictive.»

C’est ce Melvin Mapple explique à Amélie Nothomb dans l’une de ses lettres. Une forme de vie, nous dévoile la correspondance d’Amélie Nothomb avec un soldat de 2ème classe de l’armée américaine en poste en Irak. Ce dernier s’est permis de contacter l’auteur par lettre, cherchant à établir une conversation avec elle. Il réussit et nous parle alors de ses problèmes au sein de l’armée et particulièrement de son problème de poids. Bien que sceptique sur les intentions de son correspondant, Amélie Nothomb s’évertue à l’aider du mieux qu’elle peut. Elle passe tout de même par des moments de doute, ne sachant trop quoi faire. Une forme de vie nous livre tout : les lettres et les réflexions de l’auteur entre celles-ci.

Pour la première fois, Amélie Nothomb dit  »je ». Elle ne passe par aucun personnage. C’est bien elle qui parle du début à la fin. Je ne m’y attendais pas, n’ayant pas pris la peine de me renseigner sur le livre avant de l’ouvrir. J’ai adoré. Je n’arrivais pas à y croire au début. Ça me paraissait impossible que Amélie Nothomb se mette en scène, qu’elle se livre sur certains aspects de sa vie. J’aime tellement les fictions qu’elle invente que je n’imaginais pas qu’elle puisse parler d’elle dans un bouquin. Et elle le fait. Elle le fait en gardant sa plume magique qui m’emporte à chaque fois. Et ce n’est pas la seule surprise que le livre m’a réservé.

Alors que je pensais que l’histoire tournerait autour des problèmes au sein de l’armée américaine et de la situation en Irak, l’intrigue dérive sur les problèmes d’obésité. Amélie Nothomb a réussi à me toucher avec ce thème qui d’habitude ne me parle pas plus que ça. Elle présente l’obésité comme une maladie, la nourriture comme une drogue. J’ai adoré ça parce que ça paraissait proche de moi, parce que je pouvais le comprendre. Je vois très bien comment on peut devenir addict à la nourriture et les problèmes dans lesquels cela va nous emmener.

Mais ce que j’ai encore plus aimé, c’est le mélange, l’imbrication de tous les thèmes. Que ce soit l’obésité, l’armée, la correspondance et le métier d’auteur, tout arrive à point nommé pour que l’on s’y intéresse, pour que ça nous touche, sans oublier les thèmes précédents. J’ai eu l’impression d’apprendre dans ce livre, apprendre sans cesse et ça me plait beaucoup ! D’autant que l’on avance petit à petit dans l’intime, pour finir en beauté par les pensées d’Amélie Nothomb, ses problèmes, ses idées sur son métier.

Une fois encore Amélie Nothomb a tenu ses promesses et m’a permis de m’évader, de m’enfoncer dans une histoire pour oublier pendant un moment le reste. Elle a réussi à m’intéresser du début à la fin sans jamais me lasser ou me donner l’impression d’aller trop vite. Cerise sur le gâteau : j’ai découvert Amélie Nothomb dans ce livre, je l’ai découverte en tant que personne humaine, en tant que femme écrivaine.

Makina

Non classé

Sa Mère

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Titre : Sa Mère

Auteur : Saphia Azzeddine

Edition : Stock

Parution : 23 août 2017

Pages : 240

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« Ma situation est transitoire. Transitoire, c’est un mot qu’utilise mon assistante sociale. Moi, je disais pourrie, elle m’a reprise et a dit : « Non, transitoire, Marie-Adélaïde. » Depuis je le dis aussi, mais ça ne m’empêche pas de penser pourrie. »

La situation de Marie-Adélaïde est compliquée. La jeune fille est née sous X. Adoptée à trois mois, l’âge légal d’adoption qui permet de laisser un peu de temps à la mère pour changer d’avis, Marie-Adélaïde garde toujours en elle cette blessure, cet abandon. Sa première famille d’adoption ne va pas l’aider à résoudre cela. En effet, neuf mois après avoir adopté Marie-Adélaïde, Claire, sa mère adoptive, donne naissance à Swan. Marie-Adélaïde devient alors un poids pour cette famille qui la rejette à l’âge de dix ans. S’enchaine alors les foyers et les familles d’accueil. Marie-Adélaïde a désormais une trentaine d’année mais elle garde toujours en tête le projet de retrouver sa mère. Malheureusement, sa mère n’a laissé derrière elle qu’un doudou, mince indice pour commencer une enquête. C’est cette quête de nous raconte Saphia Azzeddine dans Sa Mère.

J’ai eu beaucoup de mal avec ce livre. Pourtant il y avait plein de bonnes choses. Le thème me paraissait intéressant, le personnage principal assez original. Marie-Adélaïde est pleine de convictions, elle est intelligente mais n’a jamais pu mettre cette intelligence à profit. Elle a donc en elle une rage incroyable contre les privilégiés, ceux qui ont tout. D’autant plus qu’elle est persuadée que sa mère fait partie de cette catégorie de la population.

Malheureusement, ça n’a pas pris. Je suis restée hors du livre, incapable d’y entrer. Il se lit tout de même facilement grâce à la quête dont on attend le dénouement. Dénouement très beau d’ailleurs. Mais ça ne suffit pas. Je n’y ai pas cru, absolument pas. Je trouvais Marie-Adélaïde trop en colère, trop intelligente pour en arriver là. J’ai senti quelqu’un qui avait un potentiel énorme mais qui ne l’avait jamais utilisé parce que trop enfoncée dans sa blessure, dans son abandon, trop apitoyée sur son sort pour essayer d’en sortir.

Le déroulement de l’histoire en elle même m’a également posé problème. J’ai trouvé ça un peu brouillon. J’aime beaucoup d’habitude quand on passe rapidement d’un événement à un autre en mélangeant passé et présent, mais pas ici. Il n’y avait pas assez de lien entre les passages qui expliquait pourquoi on parlait de ça ici et pas ailleurs. De la même façon, il y a eu des débuts de relations qui me paraissaient intéressantes comme celle avec Antoine, mais ces relations n’aboutissent à rien. Le livre est trop centré sur Marie-Adélaïde.

Mais ce qui m’a peut être le plus embettée, c’est que Marie-Adélaïde ne change pas. Elle rencontre des personnes de la classe qu’elle déteste, les apprécie, mais ça ne change en rien ses convictions. Elle finit par se fâcher avec eux d’ailleurs, incapable qu’elle est d’accepter leur point de vue, de le prendre en compte.

En définitive, Sa mère est une vraie déception. Ce livre est encore plus frustrant que tous les éléments pour en faire un super roman sont présents. Mais malheureusement ça n’a pas pris, à aucun moment. 

Makina